15 septembre 2013

Comment devenir une équipe performante ?

Voici ce que l'on attend d'une équipe autonome:
  1. produire de la valeur ajoutée visible pour ses clients
  2. avoir un fonctionnement standardisé et réactif
  3. être responsable collectivement des résultats obtenus
  4. piloter son amélioration continue
C'est bien en renforçant le travail collaboratif de l'équipe et son engagement que l'on peut chercher à améliorer et optimiser sa performance sur les résultats produits et ses processus.

Alors que faut-il mettre en place ? Comment faire concrètement ?

1) Définir la mission et les processus de l'équipe
La formalisation des SIPOC (Supplier Input Process Output Customer, ou Fournisseurs Entrées Processus Sorties Clients) de l'équipe est indispensable et constitue la première brique.

2) Définir les indicateurs de résultats et de processus
Les attentes clients doivent s'accompagner d'un ou plusieurs indicateurs clés de performance (KPI de résultats). La sélection de ceux à améliorer est nécessaire: pour cela il faut identifier des KPI de processus sur lesquels agir, qui constituent de véritables leviers.

3) Mesurer les indicateurs de processus et identifier les écarts
La mesure permet de faire le point et de déterminer les zones de stabilité et les zones à améliorer. Ce sont les écarts qu'il faut renforcer. Une fois la liste des actions de progrès (LDAP) établie, il faut ensuite prioriser les sujets à traiter en utilisant la matrice 9 cases par exemple.

4) Mener les actions de progrès
L'utilisation de la roue du PDCA est préconisée pour mener les actions de progrès.

5) Standardiser
Il s'agit de formaliser ou modifier les standards impactés par les points durs (cf actions de progrès) pour qu'ils ne réapparaissent plus. Les nouveaux standards validés doivent ensuite être déployés (formation des exécutants).
Il est également indispensable de superviser les standards en vérifiant qu'ils sont applicables et appliqués, en les révisant périodiquement avec un système de gestion des standards. 
Il faut également s'assurer  que les compétences de l'équipe se renforcent au travers d'un système de gestion des compétences.

6) Animer l'équipe
La mise en place d'une animation structurée et périodique permet de piloter l'activité de l'équipe au quotidien et de traiter les points durs et problèmes.

7) Évaluer la performance de l'équipe
Des bilans réguliers et la mesure des indicateurs doivent impérativement s'inscrire dans la supervision générale de l'équipe, pour savoir où elle est et où elle va.

Synthèse
Viser la performance passe d'abord par la formalisation de l'existant, la mise en place d'indicateurs de résultats et de processus, mais surtout par des mesures périodiques permettant d'identifier des écarts constituant de véritables leviers et actions de progrès.
L'équipe performante, c'est avant tout l'équipe responsable et apprenante.

14 septembre 2013

Savoir remonter et traiter les problèmes au bon niveau !

Plus on intervient au sein des équipes dans une entreprise et plus on peut constater un paradoxe autour des problèmes: une entreprise, une organisation, un projet ou une personne peuvent avoir leurs indicateurs dans le rouge et pourtant, à l'intérieur même les acteurs précisent qu'il n'y a pas de problème, ne veulent pas en parler.
Le "problème" semble être un sujet tabou. Certains pensent que montrer ses problèmes est une source de vulnérabilité probablement. Si je dévoile mes problèmes, comment les niveaux hiérarchiques vont-ils recevoir l'information ? "M. X a toujours des problèmes, je préfère ceux qui n'en ont pas !" pourraient dire certains.
A vrai dire, l'être humain ne cherche-t-il pas à fuir ou éviter les problèmes ?
Alors comment faire en sorte que le problème soit justement une source d'amélioration (de défi), une richesse sur laquelle travailler ?

Petit détour vers un autre écueil, celui de la priorisation
Une analogie est possible avec le thème de la priorisation concernant ce sujet.
En intervenant auprès d'équipes pour faire prioriser des sujets (nouveaux projets de l'année à venir, cadrage d'un périmètre fonctionnel à développer, priorité sur un plan d'actions, mais aussi à titre personnel, les travaux de rénovation de la maison par exemple), si vous demander aux contributeurs de faire deux paquets, ce que l'on retient (priorité 1) et ce que l'on ne retient pas (priorité 2), vous aurez toutes les chances de retrouver les sujets en priorité 1. Dans ce cas, le travail de priorisation est inefficace.
En changeant d'approche et en demandant de considérer chaque sujet à faire l'un après l'autre, jamais deux en parallèle (on termine toujours ce que l'on commence), l'exercice change complètement.
Il devient aussi plus difficile car il faut trancher entre deux éléments en se posant la question: "lequel des deux est le plus important pour moi ?".
Une fois la liste des éléments triée, il suffit de poser des options de dates, s'il s'agit de budget ou de temps, moyennant l'estimation de chaque élément, il devient simple de savoir où s’arrêter.
Revenons à notre sujet principal, les problèmes.

Adopter un autre regard sur les problèmes, une méthode simple et efficace
Si vous demandez à quelqu'un s'il a des problèmes, il vous dira que non, en tout cas les problèmes ne viendront peut-être pas spontanément à l'esprit.
Par contre si vous demandez quels sont les deux points durs du moment (volontairement en oubliant le mot "problème") et que pour chaque point dur vous demandiez d'y associer un indicateur de gravité (impact ou force suivant le vocabulaire qui vous convient) suivant une échelle de 1 à 5 vous obtiendrez des résultats.
Exemple de graduation:
  • 1="je vais m'en sortir seul"
  • 2="je pense pouvoir m'en sortir seul avec l'aide d'un collègue dans l'équipe"
  • 3="mon hiérarchique doit m'aider à son niveau"
  • 4="mon hiérarchique doit m'aider avec d'autres personnes de son entourage direct (homologues)"
  • 5="cela va avoir un import fort au delà de notre service"
Cette graduation montre qu'il n'est pas possible de n'avoir aucun point dur, même de niveau 1, il y a toujours un sujet de la semaine plus compliqué que les autres, même ultra simple (voir la priorisation ci-dessus, sinon c'est qu'on ne fait rien !).

Si l'on applique cette méthode à l'échelle d'une équipe à taille humaine (moins de 10 personnes) dans le cadre de son management, on se retrouve avec deux "points durs" par personne valorisés de 1 à 5: pour le responsable de l'équipe, il reste à les trier et à remonter à son tour par le canal des points durs au cran au dessus par capillarité.
  • s'il n'a que des éléments 1 à 3 à son niveau, il remontera avec des niveaux 1 à 3
  • s'il a des éléments 4 à 5, il y aura escalade (éventuellement de plusieurs niveaux)

Indicateur de tendance
Il est possible d'ajouter un indicateur de tendance prévisionnelle à côté de la force en ajoutant par exemple "+,-" ou des flèches.
  • signe "+":  tendance à la hausse
  • signe "-": tendance à la baisse 
Mais attention à garder un système simple.

Extension du système, un système de management d'équipe
Si l'on considère ce système comme rituel d'équipe hebdomadaire (animation de l'activité courante à un rythme hebdomadaire), pourquoi ne pas profiter de ce système en ajoutant une valeur "0" pour que le collaborateur partage les 2 ou 3 sujets du moment pour information (les faits marquants de sa semaine) ?
Standard
  1. Collecte (vendredi soir semaine S-1)
    1. Chaque vendredi soir les membres de l'équipe (individuellement) note leur activité de la semaine (maximum 5 sujets) importants (par défaut le post-it a un poids à 0)
    2. Chacun évalue les post-it de 0 à 5, les priorise par ordre d'importance dans sa ligne (de gauche à droite), avec les deux premiers à gauche avec un poids non nul
  2. Animation équipe (lundi matin semaine S)
    1. En tour de table individuel (5 min par personne), les membres présentent leurs sujets et commentent le poids (éventuellement recadrage si le chef d'équipe apporte des éléments)
    2. Des actions sont à préciser: si le poids est de 3,4 ou 5, le chef d'équipe prend le sujet, si le poids est 2, alors qui de l'équipe pourra apporter de l'aide ?
  3.  Escalade (semaine S)
    1. Le chef d'équipe précise les actions à son niveau et escalade si besoin
Contrôle visuel
  •  Les deux colonnes rouge (gauche) possèdent des post-it avec un poids non nul
Généralisation à la dimension de l'organisation
En appliquant cette pratique de management en cascade (bottom-up), cela constitue un système complet de remontée des problèmes. Mais attention, un chainon manquant rend le système inefficace.
En synthèse, une culture de remontée et de traitement des problèmes au bon niveau est une ligne managériale forte et suppose que tous les acteurs de l'organisation s'inscrivent dans cette démarche d'excellence.
Une fois les problèmes au bon niveau, il faut ensuite se lancer dans le traitement des problèmes en appliquant des techniques avérées de résolution de problèmes ("5 pourquoi", ...).
Alors bonne mise en œuvre, en espérant que cet article vous aura éclairé !

8 septembre 2013

Les lois de l'efficacité personnelle et de gestion du temps

Il existe un certains nombre de principes, dont nous ne sommes pas forcément conscients mais  qui nous permettent, lorsqu'on les connait et les applique de détourner certains pièges simples d'organisation aussi bien sur le plan professionnel que personnel. En voici une synthèse.

Loi de Laborit
Nous avons tendance à faire en premier ce qui nous plait, ce qui est facile et à remettre à plus tard ce que nous n’aimons pas ou ce qui est difficile.
L’homme est doté d’un programme biologique de survie qui lui fait fuir le stress et chercher en priorité le plaisir. C’est « la loi du moindre effort ». Le danger est de repousser sans cesse les tâches ennuyeuses, de les reporter en dernière minute.
L'expérience montre également qu'une tâche pénible ou ennuyeuse sera réalisée plus rapidement s'il existe la promesse d'une action plaisante juste après.
Conseils et mise en œuvre
  • Planifiez le mieux possible en alternant les activités
  • Commencez votre journée par une tâche qui vous semble difficile 
  • Accordez-vous une récompense une fois la tâche terminée (une pause, une activité plus plaisante)
Principe de Lakein
L’action l’emporte sur la réflexion. Un objectif qui n’est pas défini s'éternise.
Conseils et mise en œuvre
  • Fixez-vous des objectifs et planifiez-les dans le temps
  • Formalisez-le, cela constitue un engagement personnel
La todolist
Tout le monde a aujourd'hui énormément de choses diverses et variées à faire dans ses journées. Il est rare que les personnes ne se consacrent plus qu'à une seule et même tâche sur la journée. L'activité est très variée et chacun doit s'organiser, l'humain n'a pas la capacité à retenir tout dans sa tête.
Piloter son activité avec une todolist, un planning est plus efficace que de faire appel à sa mémoire.
Conseils et mise en œuvre
  • Créez une liste des tâches que vous avez à réaliser
  • Priorisez cette liste et réviser-là périodiquement
  • Évitez de commencer plusieurs choses à la fois et de vous disperser
  • Regardez votre todolist pour contrôler l'avancement des tâches
  • Clôturez vos tâches terminées
Loi de Pareto
20% de nos activités produisent 80% de nos résultats. L'essentiel prend peu de temps (20%) et l'accessoire prend beaucoup de temps, d'énergie ou de ressources (80%).
Une fois un certain seuil atteint, le reste n’apportera que peu de bénéfice et sera très chronophage.
Si une chose à faire demande des efforts important et que personne ne s’en rend compte, alors il vaut mieux se passer de cette activité.
Conseils et mise en œuvre
  • Parmi les activités que vous avez faites aujourd’hui, y en a-t-il qui ne font pas partie de votre mission ?
  • Supprimez les activités parasites (même si elles sont agréables !)
  • Déléguez les tâches qui peuvent être réalisées par quelqu’un d’autre. Les premières heures passées au bureau sont souvent utilisées pour lire les messages ou pour consulter internet. Reportez ces activités plus tard dans la journée et commencez directement avec les 20% qui produisent 80% de résultats
Loi de Parkinson
Un travail tend à se « dilater » pour occuper tout le temps disponible. Cela veut dire que même si l’on dispose d’un délai important pour accomplir une tâche, on consomme la totalité du temps imparti. 
A contrario, une tâche sans échéance à tendance à s’éterniser.
Conseils et mise en œuvre
  • Fonctionnez sous forme d'objectifs et de livrables à produire. Une tâche doit transformer ou produire un livrable physique, c'est le "contrat" de la tâche à réaliser. De ce fait, les critères de fin de la tâche sont connus: "Terminé" a le même sens pour tous !
  • Planifiez et fixez-vous des échéances pour chacune des tâches
  • Donnez des échéances courtes et pensez agile : des petites étapes cadrées et courtes produisent plus de résultats
Loi de Murphy
Toute chose prend plus de temps que l'on avait prévu, rien n'est aussi simple que l'on imagine au départ.
Conseils et mise en œuvre
  • Entraînez-vous à évaluer la durée d’une tâche. Pour fiabiliser l'estimation, il faut se lancer, estimer au départ et mesurer le temps passé à l'arrivée. C'est l'analyse à posteriori qui permettra de capitaliser et d'avoir des références pour l'avenir
  • N’enchaînez pas les rendez-vous dans votre agenda, prévoyez un battement entre chaque 
  • Pour les tâches à accomplir, prévoyez du temps supplémentaire, surtout si vous ne maîtrisez pas encore le travail à réaliser
  • Prévoyez des marges de sécurité dans vos timings : si vous maîtrisez le travail, ajoutez 20% de plus. Si c’est une tâche nouvelle pour vous, prenez une marge de 50%. Prévoyez également 20% pour les imprévus dans votre agenda
Loi de Fraisse
Une heure n'est pas toujours égale à une heure. Ce qui plaît passe vite, ce qui nous déplaît semble s'éterniser.
Plus une activité est morcelée, plus elle parait durer longtemps. Plus une activité est intéressante, plus elle parait brève. Le temps d'une attente est toujours trop long.
Conseils et mise en œuvre
  • Suivez l’avancement de vos tâches et contrôlez qu’elles avancent correctement par rapport au temps que vous aurez estimé préalablement. Un bon indicateur factuel permet de vous ramener à la réalité et de vous faire avancer si ça dérape.
Loi des biorythmes
Le respect de nos horloges internes permet de tirer parti de nos périodes de grande forme, et également de respecter nos périodes de récupération.
Conseils et mise en œuvre
  • Analysez-vous, quand avez-vous le plus d'énergie ?
  • Quand récupérez-vous le mieux ?
Loi de l'alternance ou loi de l'Ecclésiaste
Il y a un temps pour tout et un temps pour chaque chose.
Notre horloge interne est faite en sorte que personne n’est au mieux de sa forme 100% de son temps.

Conseils et mise en œuvre
  • Faites une seule chose à la fois, en vous y consacrant totalement
  • En cas de période pauvre en énergie, arriver à avancer, même ces jours-là est une grande victoire
Loi de Kokaï (ma loi personnelle)
Une tâche à faire sera faite efficacement si la personne qui la réalise possède les caractéristiques suivantes : elle est compétente pour la réaliser, elle est disponible, elle a suffisamment d’énergie, et elle est motivée.
Conseils et mise en œuvre
  • Avant d’engager l’action, prenez du recul et vérifiez si l’une des caractéristiques fait défaut ou non
    • Si vous n’êtes pas pleinement compétent sur la tâche, comment pourriez-vous le devenir ? qui peut vous aider ou vous éclairer ?
    • Avez-vous estimé la tâche et vous accordez-vous suffisamment de temps ?
    • Etes-vous en forme ? Quel serait le meilleur moment dans la journée pour faire cette tâche ?
    • Enfin, comment allez-vous trouver votre motivation s’il s'agit d'un travail qui vous plait moins ?
  • Une fois la situation analysée, agissez en conséquence
En conclusion, il est important de faire un travail sur soi-même, de mieux se connaitre pour exploiter au mieux nos propres ressources au profit de la performance opérationnelle.